Sage Groupe B Épisode 2 : le all-in de Peugeot

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Le All-In du Lion : quand la 205 T16 a sauvé Peugeot

Au début, c’était censé être un suicide industriel. Peugeot à la dérive, PSA à genoux, et des mecs à Vélizy qui bricolent une citadine transformée en bombe à retardement. Sur le papier, la 205 T16 devait enterrer le Lion. Sauf qu’au lieu de creuser sa tombe, elle a creusé l’écart. En deux saisons à peine, cette fausse citadine a mis des claques à tout le monde : Lancia, Audi, Ford, tout le gratin du Groupe B. Avec un moteur qui tenait du miracle, un patron obsédé (Jean Todt), et une bande d’ingénieurs qui n’avaient peur de rien. C’est pas juste une victoire : c’est la preuve qu’en pleine crise, le Lion a tout misé, tout perdu, puis tout gagné. La 205 T16, c’est l’histoire d’une marque qui joue son avenir sur une caisse de rallye. Et qui finit par relancer toute l’industrie française à coups de flammes dans la nuit.

🧠 1. La naissance de la Peugeot 205 T16 dans la tempête en 1981

En 1981, PSA est exsangue. Citroën saigne, Talbot agonise, et Peugeot parie sur un coup de bluff industriel. Jean Boillot, le boss, demande à Jean Todt : « Et si on gagnait le Mondial avec une citadine ? »
Le projet 205 T16 est lancé.


🔧 2. Michel Meunier, l’ingénieur sans sommeil

Chez PTS Vélizy, Meunier dort dans son bureau.

« On coupait des 205 à la disqueuse, on greffait des bouts de 504 ! »
La première coque de T16 sort début 1983.

🧊 3. Essais clandestins en Laponie

Hiver 1983, Arjeplog : Peugeot teste un proto maquillé en Talbot Horizon.
Les mécanos notent : “le moteur gèle, mais pas les idées”.
Les Suédois croient voir une 104 surélevée.

🧮 4. Fiche FIA B-262

Homologuée le 1ᵉʳ février 1984.
Moteur XU8T 1 775 cm³, 4 RM, 320 ch pour 960 kg.
La version route ? 200 voitures montées à la main à Poissy.

🚗 5. La fausse citadine

Zéro pièce commune avec la 205 de série, sauf les phares et les poignées.
Châssis tubulaire, moteur central, transmission Ferguson.
Une pure voiture de course déguisée pour l’homologation.

⚙️ 6. Vatanen, la gifle du Portugal (1984)

Mars 1984, Rallye du Portugal : Vatanen signe un scratch dès la première spéciale avant de sortir violemment.
La vitesse est hallucinante.
Le message : Peugeot n’est plus spectateur.

🦁 7. Le Lion entre dans l’arène (1984-85)

En quelques mois, la T16 évolue en Evo 1 : 350 ch, 4 RM permanente, châssis allégé.
Les rivaux découvrent qu’une marque généraliste peut dominer les usines italiennes.

🏆 8. 1985 : domination totale

Neuf victoires sur douze manches.
Timo Salonen champion du monde, Peugeot constructeur.

« On avait moins d’argent, mais plus d’obsession », dira Todt.

🧨 9. L’Evolution 2, le monstre apprivoisé

1986 : 550 ch pour 910 kg, turbo Garrett T3, châssis raccourci.
Une balle.
Salonen : « C’était une catapulte qui décidait elle-même quand partir. »

🏁 10. La guerre froide du rallye

Lancia contre Peugeot : budgets triplés, espionnage mutuel, pièces copiées.
À San Remo 1986, Peugeot est disqualifiée pour “jupes non conformes” ; Todt fait appel et gagne.
La guerre est totale, réglementaire comprise.

💰 11. Budget : 50 millions de francs

Todt l’avoue à L’Équipe :

« Notre saison 1985 a coûté 50 millions de francs. Lancia en dépensait 120. »
La victoire du rendement, pas du chèque.

🧩 12. Marketing, l’autre victoire

La 205 GTI passe de 5 000 à 50 000 ventes/an.
Les pubs titrent : “La 205 GTI, cousine de la championne du monde.”
Peugeot invente le “win on Sunday, sell on Monday” à la française.

⚙️ 13. Le moteur qui n’existait pas

Le XU8T : base XU9 GTI inversée, chemises renforcées, turbo à 1,8 bar.
La FIA limite les turbos à 1,4 × cylindrée : 1,775 L → 2,485 L équivalent.
Un coup de génie d’ingénieur pour gratter des chevaux légaux.

🧯 14. Le détail que personne ne voyait

Frein à main qui déconnecte le train avant.
Un ordre direct de Vatanen :

« Je veux pouvoir la jeter dans un virage, pas l’expliquer à un ingénieur. »
Peugeot invente le drift moderne.

⚡ 15. San Remo 1986, la gifle politique

Disqualification de Peugeot pour des bas de caisse “flexibles”.FIA confirme la victoire… puis annule le rallye entier.Une première dans l’histoire.Todt explose : « On nous a volé un titre. »

🦁 16. Le Lion reste debout (1986-87)

Quand le Groupe B meurt, Peugeot est champion deux fois, riche de son image et prêt pour Dakar et Pikes Peak.Le All-In a payé.Le Lion, lui, n’a jamais rugi aussi fort.

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Le All-In du Lion : quand la 205 T16 a sauvé Peugeot

Au début, c’était censé être un suicide industriel. Peugeot à la dérive, PSA à genoux, et des mecs à Vélizy qui bricolent une citadine transformée en bombe à retardement. Sur le papier, la 205 T16 devait enterrer le Lion. Sauf qu’au lieu de creuser sa tombe, elle a creusé l’écart. En deux saisons à peine, cette fausse citadine a mis des claques à tout le monde : Lancia, Audi, Ford, tout le gratin du Groupe B. Avec un moteur qui tenait du miracle, un patron obsédé (Jean Todt), et une bande d’ingénieurs qui n’avaient peur de rien. C’est pas juste une victoire : c’est la preuve qu’en pleine crise, le Lion a tout misé, tout perdu, puis tout gagné. La 205 T16, c’est l’histoire d’une marque qui joue son avenir sur une caisse de rallye. Et qui finit par relancer toute l’industrie française à coups de flammes dans la nuit.

🧠 1. La naissance de la Peugeot 205 T16 dans la tempête en 1981

En 1981, PSA est exsangue. Citroën saigne, Talbot agonise, et Peugeot parie sur un coup de bluff industriel. Jean Boillot, le boss, demande à Jean Todt : « Et si on gagnait le Mondial avec une citadine ? »
Le projet 205 T16 est lancé.


🔧 2. Michel Meunier, l’ingénieur sans sommeil

Chez PTS Vélizy, Meunier dort dans son bureau.

« On coupait des 205 à la disqueuse, on greffait des bouts de 504 ! »
La première coque de T16 sort début 1983.

🧊 3. Essais clandestins en Laponie

Hiver 1983, Arjeplog : Peugeot teste un proto maquillé en Talbot Horizon.
Les mécanos notent : “le moteur gèle, mais pas les idées”.
Les Suédois croient voir une 104 surélevée.

🧮 4. Fiche FIA B-262

Homologuée le 1ᵉʳ février 1984.
Moteur XU8T 1 775 cm³, 4 RM, 320 ch pour 960 kg.
La version route ? 200 voitures montées à la main à Poissy.

🚗 5. La fausse citadine

Zéro pièce commune avec la 205 de série, sauf les phares et les poignées.
Châssis tubulaire, moteur central, transmission Ferguson.
Une pure voiture de course déguisée pour l’homologation.

⚙️ 6. Vatanen, la gifle du Portugal (1984)

Mars 1984, Rallye du Portugal : Vatanen signe un scratch dès la première spéciale avant de sortir violemment.
La vitesse est hallucinante.
Le message : Peugeot n’est plus spectateur.

🦁 7. Le Lion entre dans l’arène (1984-85)

En quelques mois, la T16 évolue en Evo 1 : 350 ch, 4 RM permanente, châssis allégé.
Les rivaux découvrent qu’une marque généraliste peut dominer les usines italiennes.

🏆 8. 1985 : domination totale

Neuf victoires sur douze manches.
Timo Salonen champion du monde, Peugeot constructeur.

« On avait moins d’argent, mais plus d’obsession », dira Todt.

🧨 9. L’Evolution 2, le monstre apprivoisé

1986 : 550 ch pour 910 kg, turbo Garrett T3, châssis raccourci.
Une balle.
Salonen : « C’était une catapulte qui décidait elle-même quand partir. »

🏁 10. La guerre froide du rallye

Lancia contre Peugeot : budgets triplés, espionnage mutuel, pièces copiées.
À San Remo 1986, Peugeot est disqualifiée pour “jupes non conformes” ; Todt fait appel et gagne.
La guerre est totale, réglementaire comprise.

💰 11. Budget : 50 millions de francs

Todt l’avoue à L’Équipe :

« Notre saison 1985 a coûté 50 millions de francs. Lancia en dépensait 120. »
La victoire du rendement, pas du chèque.

🧩 12. Marketing, l’autre victoire

La 205 GTI passe de 5 000 à 50 000 ventes/an.
Les pubs titrent : “La 205 GTI, cousine de la championne du monde.”
Peugeot invente le “win on Sunday, sell on Monday” à la française.

⚙️ 13. Le moteur qui n’existait pas

Le XU8T : base XU9 GTI inversée, chemises renforcées, turbo à 1,8 bar.
La FIA limite les turbos à 1,4 × cylindrée : 1,775 L → 2,485 L équivalent.
Un coup de génie d’ingénieur pour gratter des chevaux légaux.

🧯 14. Le détail que personne ne voyait

Frein à main qui déconnecte le train avant.
Un ordre direct de Vatanen :

« Je veux pouvoir la jeter dans un virage, pas l’expliquer à un ingénieur. »
Peugeot invente le drift moderne.

🦁 16. Le Lion reste debout (1986-87)

Quand le Groupe B meurt, Peugeot est champion deux fois, riche de son image et prêt pour Dakar et Pikes Peak.Le All-In a payé.Le Lion, lui, n’a jamais rugi aussi fort.

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