8 janvier 2020, étape 3 du Dakar en Arabie Saoudite. Il roule déjà blessé, poignet gauche en vrac après une chute la veille. En pleine spéciale, il croise son coéquipier Joaquim Rodrigues, moto en rade. Il s’arrête. Pas trente secondes pour la photo. Une demi-heure sous le soleil à bricoler, les gants trempés de sueur. Le soir, le team Hero Motorsport poste sur ses réseaux : “C’est Paulo, tout simplement. Toujours le premier à s’arrêter, toujours le dernier à se plaindre.”
Le pilote devenu mème.
En 2016, étape 10, Salta–Belém.Il chute à plus de 150 km/h. La moto part en vrille.Il reste au sol quelques secondes, sonné, puis se relève et repart comme si de rien n’était.La vidéo devient virale.Les internautes la collent à côté de footballeurs qui se roulent au sol pour une semelle.D’un côté, Paulo, ensablé, cabossé, qui se relève.De l’autre, des millionnaires qui jouent les fragiles.Le monde entier découvre la différence entre tomber et abandonner.
Le pilote à l’épreuve de tout
Avant d’être une légende, c’était un dur.Issu du motocross portugais, il débarque sur le Dakar en 2006, sans grande équipe derrière lui. Pas de plan média, pas de star-system, juste un pilote qui voulait prouver qu’il pouvait tenir.Douze Dakar terminés sur treize.Des moteurs explosés, des fractures, des nuits à réparer la moto dans le noir.
En 2013, il devient champion du monde FIM Cross-Country Rally.
En 2015, il finit deuxième du Dakar derrière Marc Coma après trois étapes avec un radiateur percé.
Le médecin du team HRC confiera à Motorsport.com : “Il n’aurait même pas dû finir la spéciale. Il ne sentait plus sa main gauche.”
Mais il finit quand même. Parce que ce mec ne savait pas abandonner.